Les dirigeants syndicaux soutiennent des millions de travailleurs indiens appelant la Grande-Bretagne à suspendre les négociations sur les accords commerciaux.
Frances O’Grady, secrétaire générale du TUC, a averti que les marchés britanniques pourraient être ouverts aux produits fabriqués à l’aide du travail des enfants et de l’esclavage moderne dans une « course vers le bas ».
Un accord avec la nation sud-asiatique est l’un des objectifs les plus convoités de la politique commerciale post-Brexit, après que les espoirs d’un accord similaire avec les États-Unis n’aient abouti à rien, mais le TUC a fait part de ses inquiétudes quant à l’utilisation « généralisée » du travail forcé. Les syndicats indiens affirment que les conditions de travail dans le pays pourraient même se détériorer davantage.
Les syndicats ont déclaré dans une déclaration commune : « Les bas salaires et les conditions d’exploitation sont répandus en Inde, avec le travail forcé et le travail des enfants dans un certain nombre d’industries, notamment le textile, la soie, la fabrication de briques, la démolition de navires, la broderie, l’hôtellerie et le tabac ».
Selon le recensement indien de 2011, le nombre d’enfants qui travaillent a été estimé à 10,1 millions.
Les dirigeants représentant 47 millions de travailleurs indiens exhortent maintenant le Royaume-Uni à suspendre les négociations avec le gouvernement de Narendra Modi jusqu’à ce qu’il respecte les normes internationales du travail fondamentales.
Liz Truss devait conclure les pourparlers la semaine prochaine, mais sa démission jeudi a retardé cet objectif.
Mme O’Grady a déclaré que le Royaume-Uni devrait « utiliser son influence sur la scène mondiale » et a exhorté les ministres à écouter les syndicats des deux pays pour mettre fin aux graves violations des droits.
Elle a déclaré: «Un accord commercial entre le Royaume-Uni et l’Inde pourrait encourager les entreprises à externaliser davantage d’emplois du Royaume-Uni vers l’Inde, entraînant une course vers le bas.
« Et un tel accord pourrait aggraver les inégalités entre les sexes et menacer la sécurité alimentaire en Inde en encourageant les importations bon marché. »
Shoya Yoshida, du Congrès national des syndicats indiens, a ajouté : « Au lieu d’ouvrir une nouvelle voie de développement, cela pourrait encore détériorer la condition des travailleurs en Inde.
« Le respect des droits syndicaux et humains devrait être une condition préalable à la signature d’accords commerciaux. »
Un porte-parole du ministère du Commerce international a déclaré que le gouvernement n’avait fait aucun commentaire sur les négociations commerciales en cours, mais a ajouté: «Nous maintenons un niveau élevé de protection de nos normes du travail et ne les compromettrons dans aucun de nos accords commerciaux.
« Le Royaume-Uni continue de plaider en faveur des normes de travail et des conditions de travail les plus élevées à l’échelle mondiale, notamment en s’efforçant d’éradiquer l’esclavage moderne dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. »