Alors que l’année 2020 a été marquée par le Brexit, cette sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne a également introduit quelques changements normatifs surprenants, dont un en particulier : les codes de pays sur les plaques d’immatriculation. Devrait-on désormais écrire « UK » au lieu de « GB » ? C’est la question qui a suscité nombre de débats et d’interrogations au Royaume-Uni, parmi lesquels le secteur automobile.
Avant de nous lancer dans cette analyse, rappelons ce qu’est une plaque d’immatriculation. Il s’agit d’un élément de signalisation routière qui permet d’identifier un véhicule (voiture, camion, moto, etc.) par un numéro unique officiellement attribué par les autorités compétentes. Cette plaque est censée rester avec le véhicule tout au long de sa vie. Sur une plaque d’immatriculation britannique, le code de pays fait référence à une série de lettres situées à l’extrémité de la plaque qui identifient le pays d’origine du véhicule.
En ce qui concerne les plaques britanniques, on peut dire que « GB » (Grande-Bretagne) a été la norme depuis des décennies. Cependant, avec le Brexit entré en vigueur le 31 janvier 2020, la situation a commencé à changer. Certaines voix ont alors suggéré l’usage du « UK » (Royaume-Uni) comme une nouvelle norme, afin de marquer le départ du pays de l’Union européenne.
En effet, la Grande-Bretagne ne désigne que trois des quatre nations constitutives du Royaume-Uni, à savoir l’Angleterre, l’Ecosse et le Pays de Galles. L’Irlande du Nord n’étant pas comprise dans cette appellation, l’utilisation de « UK » (Royaume-Uni) inclut l’ensemble des quatre nations. Cela pourrait donc être une motivation supplémentaire pour ce changement.
Cependant, il ne faut pas oublier que les dispositions réglementaires en matière de signalisation routière sont régies par des conventions internationales, dont la plus pertinente en matière de plaques d’immatriculation est la Convention de Vienne sur la circulation routière de 1968. Or, dans la liste des codes de pays reconnus par cette convention, « GB » est le code officiel désigné pour le Royaume-Uni. Par conséquent, en vertu de cette convention, on devrait continuer à utiliser « GB » sur les plaques d’immatriculation.
Pourtant, dans un revirement surprenant, le gouvernement britannique a annoncé en 2020 qu’à partir du 28 septembre de cette année, les véhicules britanniques pourront arborer la mention « UK » sur leurs plaques d’immatriculation, et ce, même si la Convention de Vienne n’a pas encore reconnu officiellement ce changement.
Dans la pratique, cela signifie que les automobilistes britanniques qui voyagent à l’étranger auront le choix du code à utiliser : « GB » ou « UK ». Cependant, ils devront veiller à ce que celui-ci soit bien visible sur une plaque de fond bleu représentant l’Union Jack, le drapeau du Royaume-Uni, ou bien coller un autocollant avec le symbole correspondant au pays choisi.
En définitive, la question de savoir s’il faut utiliser « UK » ou « GB » sur les plaques d’immatriculation britanniques semble être avant tout une question de préférence personnelle. Toutefois, compte tenu de la reconnaissance officielle de « GB » par la Convention de Vienne, ce dernier reste le choix le plus sûr pour les automobilistes britanniques voyageant à l’étranger pour le moment.
Néanmoins, il sera intéressant de voir si, dans un avenir proche, le code « UK » sera officiellement reconnu par les conventions internationales, ou si « GB » continuera à dominer les plaques d’immatriculation du Royaume-Uni. Quoi qu’il en soit, tout ceci offre un nouvel exemple des nombreuses implications inattendues du Brexit.